En sursis
Quelle soit par pendaison, injection, électrocution, la peine de mort est un crime d'état!
L'article du journal "Le Monde" d'aujourd'hui prouve, s'il en faut, la faiblesse des états qui la pratiquent encore . Les américains commencent à se poser des questions, mais est-ce les bonnes?
La Cour suprême des Etats-Unis a autorisé à l'unanimité, lundi 12 juin, un condamné à mort qui devait être exécuté par injection mortelle, à contester en justice la méthode prévue. Clarence Hill, 47 ans, condamné à mort en 1983 pour le meurtre d'un policier lors du braquage d'une banque l'année précédente, devait être exécuté par injection mortelle le 24 janvier.
Son exécution avait été suspendue à la toute dernière minute par la Cour suprême, le temps qu'elle examine sa requête. La Cour n'avait pas à se prononcer dans cette affaire sur la légalité de l'injection mortelle au regard de la Constitution, mais sur le type de recours que le condamné pouvait déposer. La décision autorise Hill à déposer un recours fondé sur une loi sur les droits civiques, une procédure plus favorable à la défense que les types de recours jusqu'ici autorisés.
Depuis sa première application en 1982, l'injection mortelle a été utilisée dans 80 % des exécutions aux Etats-Unis, et les 21 condamnés exécutés depuis le début de l'année l'ont été par injection. Le protocole, longtemps resté confidentiel, n'est fixé par aucune loi. Il consiste généralement en l'administration successive de sodium thiopental pour endormir le condamné, de bromure de pancuronium pour le paralyser et de chlorure de potassium pour provoquer un arrêt cardiaque. Mais le sodium thiopental n'agit parfois pas assez longtemps, et le personnel paramédical des centres pénitentiaires n'a pas forcément la formation suffisante pour administrer correctement le produit.
Selon ses détracteurs, le protocole ne garantit pas que le condamné soit inconscient lors de l'administration des deux derniers produits. Il risque alors de souffrir atrocement, sans pouvoir le faire savoir, puisque le second produit le paralyse totalement. Le troisième produit provoque une telle sensation de brûlure qu'il est interdit pour euthanasier les animaux de compagnie malades. Certains avocats proposent donc d'adopter la méthode des vétérinaires : une dose massive de barbituriques. Cette solution, totalement indolore, a un inconvénient : le condamné est vite inconscient, mais ne meurt pas avant plusieurs dizaines de minutes, alors que la triple injection garantit une mort en quelques minutes, plus facile pour les spectateurs.
Sur les 38 Etats qui autorisent la peine de mort, 20 emploient exclusivement cette méthode, et les autres la privilégient, tout en laissant au condamné le choix d'une autre méthode : le plus souvent la chaise électrique, parfois la chambre à gaz, le peloton d'exécution ou la pendaison.!